segunda-feira, 6 de outubro de 2008

{Spam?} On assiste à la naissance de "géants européens qui se partageront les dépouilles des banques défaillantes avec les +monstres+ qui se constituent également aux Etats-Unis", comme...

La crise, accélérateur de fusions bancaires en Europe

2008-10-06 18:29:27
PARIS (AFP)

© AFP
Le directeur général de BNP Paribas Baudoin Prot à Bruxelles les 6 octobre 2008.

La crise financière a accéléré de manière spectaculaire la restructuration du secteur bancaire européen comme l'illustrent la reprise de Fortis par BNP Paribas ou le rapprochement à l'étude des groupes français Banque Populaire et Caisse d'Epargne.

Une semaine plus tôt, la banque espagnole Santander avait annoncé qu'elle rachetait une partie de la britannique Bradford and Bingley (B&B), après avoir déjà acquis Alliance and Leicester et HBOS.

"La crise joue le rôle d'accélérateur de particules, et il y a des opportunités qui se manifestent", souligne Elie Cohen, directeur de recherche en économie au CNRS.

On assiste à la naissance de "géants européens comme Santander ou BNP Paribas (...) qui se partageront les dépouilles des banques défaillantes pour tenter de faire jeu égal avec les +monstres+ qui se constituent également aux Etats-Unis", comme Bank of America ou JP Morgan, estiment les analystes de CM-CIC Securities dans une note.

M. Cohen distingue trois cas de figure. BNP Paribas, qui prend le contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour 14,7 milliards d'euros, "voulait se développer en banque de détail, et trouve avec Fortis l'occasion de faire une acquisition dans de très bonnes conditions".

Le rapprochement, en France, entre les groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire "est différent", pour M. Cohen, car Natixis, banque d'affaires communes aux deux institutions, "voit son modèle remis en cause et se trouve attaquée sur les marchés".

Les Caisses d'Epargne "ont fait des choix d'acquisitions hasardeux" ces dernières années et il devenait "urgent de trouver une solution. Se marier avec Banque populaire permet de masquer ces problèmes et sortir par le haut" juge-t-il.

Troisième cas, le modèle de B&B au Royaume-Uni, "fondé sur les prêts immobiliers et le financement sur les marchés, comme celui de Northern Rock, ne fonctionne plus avec un marché du crédit gelé. Santander, banque remarquablement bien gérée, a alors saisi l'opportunité", poursuit M. Cohen.

La consolidation bancaire européenne, ardemment souhaitée par la Commission européenne afin de voir émerger un marché financier intégré, a débuté en 2004 avec l'acquisition de la britannique Abbey National par Santander, qui a aussi participé au démantèlement de la néerlandaise ABN Amro, tandis qu'Unicredito rachetait Hypovereinsbank en 2005 et BNP Paribas l'italienne BNL en 2006.

Malgré quelques "raidissements nationaux", les gouvernements européens ont accepté de voir certains grands noms nationaux absorbés, remarque M. Cohen.

Ils vont aujourd'hui plus loin: quand ils ne nationalisent pas les banques en difficultés, ils endossent leurs actifs douteux pour permettre leur rachat par des banques de pays voisins.

En devenant premier actionnaire de BNP Paribas, le gouvernement belge va jusqu'à se conduire comme un fonds souverain, attitude qui aurait probablement déclenché les foudres de Paris il y a encore deux ans.

Les gouvernements n'ont toutefois pas vocation à conserver ad vitam ces participations bancaires: "ils nationalisent dans l'urgence à cause du risque systémique, mais devraient ensuite revendre leur part à des acteurs privés", pronostique M. Cohen.

La consolidation bancaire européenne, qui signe comme aux Etats-Unis le triomphe du modèle de la banque universelle, assise sur de larges dépôts, n'est pas sans risque.

"On crée des monstres européens alors que la régulation financière reste nationale, d'où une source de périls majeure", souligne M. Cohen.

"Les banques européennes sont beaucoup moins capitalisées que leurs homologues américaines" et cette croissance rapide peut les fragiliser, ajoute Michel Aglietta, professeur d'économie à Nanterre.

Les mastodontes européens naissants pourraient aussi "être amenés à prendre plus de risques car ils sauront que, quoi qu'il arrive, ils seront sauvés", conclut Jean-Paul Pollin, professeur à l'Université d'Orléans.

© AFP.
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