sexta-feira, 11 de julho de 2008

FUNDOS SOBERANOS

Les rachats étrangers alimentent une psychose nationaliste aux Etats-Unis

Isabelle Lesniak, à New York -  11/07/2008 13:53  - L'Expansion.com 

 

Wikimedia Commons

Les américains dépriment. Leurs plus beaux immeubles, comme le Chrysler building de New York, et leurs entreprises les plus symboliques passent sous pavillon étranger. Les médias s'alarment...

Et de trois: après le General Motors et le Flatiron – ce "Fer à repasser" symbole de la Grande Pomme - c’est au Chrysler Building, le chouchou des New Yorkais, de passer aux mains d’investisseurs étrangers. Et pas n’importe lesquels: cette semaine, le fameux "espadon" au look Art Déco-dont 75% appartenaient depuis 2002 à la compagnie d’assurances américaine Prudential- est passé, moyennant 800 millions de dollars, sous le contrôle majoritaire du fond souverain Abu Dhabi Investment Council, bras économique du plus grand et plus riche pays des Emirats Arabes Unis!

Précédemment, le GM Building de la Cinquième Avenue, qui abrite l’Apple Store bien connu des touristes, avait été racheté en mai par un consortium américano-koweiti-quatari pour 2,8 milliards de dollars! Et, en juin, les Italiens du Sorgente Group se sont engagés à reprendre le Flatiron. "La crise actuelle va passer et le dollar se reprendre, le marché immobilier new yorkais est un bon investissement, nous sommes très confiants dans notre acquisition", affirme le responsable de la société Valter Mainetti

En 2007, les investisseurs du Moyen-Orient ont dépensé 4,4 milliards de dollars dans l’immobilier à Manhattan, forts de leurs revenus pétroliers qu’ils réinvestissent sur un marché relativement profitable et d’un dollar en pleine déconfiture. De quoi raviver le cauchemar des années 80 quand les Japonais profitaient de la crise pour s’emparer des propriétés américaines les plus prestigieuses. Les commentateurs ont eu tôt fait de comparer les acquisitions actuelles au rachat du Rockefeller par Mitsubishi Estate’s en 1989 pour 895 millions de dollars.

"Les étrangers raflent les icônes de notre ville", s’alarmait récemment le quotidien gratuit AM New York. Toujours maître de la provocation, Jim Cramer, le bouillant analyste des marchés de la chaîne MSNBC, continue d’en faire des tonnes sur les risques de cessions aux "terroristes du Moyen Orient et aux communistes chinois".

Et l’autre héraut du protectionnisme à la télévision, la star de CNN Lou Dobbs, ne décolère pas contre ces rapaces qui convoitent ce que le New Yok Times appelle les “trophées de l’Americana”: le Chrysler mais aussi le brasseur Anheuser-Busch que souhaitent reprendre les belges d’InBev.

Dans ce climat de rachats déprimants pour l’opinion, Lou Dobbs a tout de même pu annoncer une "bonne" nouvelle cette semaine: c’est avec un plaisir non dissimulé qu’il a commenté, mercredi soir, la réouverture par le Pentagone du contrat des avions ravitailleurs de l’US Air Force précédemment attribué à l'européen EADS allié à Northrop au détriment de Boeing.

 

Sem comentários: