quinta-feira, 21 de agosto de 2008

Les Guerres Bâtardes - Comment l'Occident perd les batailles...

L'Occident en guerre : c'est mal parti!

par Jean Guisnel . Publié le 28/04/2008 à 14:04 - Point.fr

ARTICLES EN RELATION

*                               Dans le plus grand secret, un groupe occulte a épaulé la commission du Livre blanc

Parfois, un livre de stratégie n'ayant pas la prétention de réinventer l'art de la guerre vient nous rappeler utilement quelques évidences. C'est exactement l'effet produit par Les Guerres bâtardes , coécrit (1) par Jean-Marc Balencie, analyste au cabinet Risk&co, et Arnaud de La Grange, chargé des questions de défense au Figaro , en partance pour devenir correspondant de ce quotidien à Pékin.


Que nous disent donc ces auteurs ? Tout simplement que le roi est nu. Que le système de défense international, construit à coups de milliards, d'acier et d'électronique, est en train de se faire sévèrement étriller par des "va-nu-pieds". On avait pourtant dit et écrit que la fin de la guerre froide signifiait aussi que les conflits dits "asymétriques" prendraient le dessus. Mais on l'avait un peu oublié...
Or, les exemples abondent de ces guerres "bâtardes", adjectif bien vu, qui déstabilisent complètement le système... Il en existe des dizaines.

 

Balencie et de La Grange en prennent trois : L'Irak, où l'armée américaine ne parvient toujours pas à faire régner un semblant de paix civile dans un pays qu'elle occupe pourtant depuis plus de cinq ans. Le Liban sud, où l'armée israélienne a pris ce qui ressemble fort à une déculottée, infligée par les gueux du Hezbollah dont elle a eu le tort considérable de mépriser les compétences militaires. Et encore l'Otan en Afghanistan (qui concerne au premier chef les Français), où 40.000 soldats des armées les plus modernes du monde sont mis en échec par des féodaux armés de pétoires.


Sans que pointe le moindre espoir de renverser la vapeur sur le terrain militaire. Les auteurs remarquent finement que "dans les trois cas, l'adversaire, de nature non étatique, est parvenu, seul ou épaulé par des puissances étatiques de taille moyenne (Iran, Syrie) ou des réseaux extérieurs, à mettre en oeuvre des modes opératoires, toujours ingénieux, souvent innovants, et à tirer avantageusement parti de cette fameuse asymétrie des rapports de force. Les militaires confrontés à ces conflits d'un nouveau type, sous-tendus par les rapports de force religieux, proclament tous qu'ils ont tout compris, et qu'ils vont tout régler avec plus d'armes, plus d'électronique et surtout plus d'argent."

 

Mais nos auteurs posent la bonne question, à propos de ces ennemis rustiques et très motivés : "Sont-ils vraiment si faibles, sommes-nous réellement si forts ?" "L'insurgé innovant" qu'ils décrivent est très loin de renoncer : "On mesure mal, vu d'Europe, le degré de frustration et la soif de revanche qui se nourrissent et montent dans une grande partie du monde." Certes. Reste maintenant aux gouvernements à prendre la mesure de ces évolutions, et aux militaires occidentaux à adapter leurs outils.

(1) Les guerres bâtardes, Comment l'Occident perd les batailles, par Jean-Marc Balencie et Arnaud de La Grange (Perrrin, 13,80?).

 

Sem comentários: